On s'Etait Dit...

LOFTSTORY : qui aujourd’hui n’a pas entendu, vu, regardé même furtivement cette nouvelle émission sur M6, qualifiée de télé réalité et assimilée à la non moins célèbre émission « BIG BROTHER » ?

Je vous résume le concept : une bande de 11 jeunes soumis à une foule de tests psycho et autres, sont invités à passer plus de 3 mois dans une maison confortablement équipée, mais coupée du reste du monde… enfin presque !

Filmés, enregistrés, en bref, observés 24 H sur 24 par un nombre incalculable (et que je ne saurai vous redire) de micros, de caméras, - de webcams aussi ;0)- voilà nos jeunes gens livrés à eux-mêmes, pour le meilleur et pour le pire.

Le but de cette fiction, loin d’en être une au premier abord, n’est pas tant survivre que « passer le temps », pour qu’au final, un garçon sur les 6 et une fille sur les 5 recrutées, restent après maintes éliminations, après avoir vu leurs colocataires s’en aller les uns après les autres. Ainsi devenus les rescapés du loft, ils formeront le « couple idéal » avec ou sans affinités d’ailleurs.(les votes sont purement subjectifs ! Jugez-en par vous mêmes à la première élimination !)

Mais ce qu’on découvre au fil de cette aventure improvisée, c’est que ce show, tout comme le loft fabriqué de toute pièce, a bel et bien été, lui aussi orchestré. Un incessant débat a d’ores et déjà été lancé : les lofteurs seraient-ils des acteurs ? (ils aspirent à le devenir en tout cas.) La « Prod » leur dicte-telle régulièrement la conduite à tenir, établit-elle à l’avance les scénarios (assez rocambolesques entre nous !) ? Et surtout, la question du moment, c’est sans doute « d’où sort-elle ces participants » ?

Les suivis psychologiques n’ont toutefois pas pu cacher que certains membres avaient un mental pour le moins fragile, ou encore que le choix de quelques autres ne s’est pas révélé judicieux, ou concluant et cela dès les premiers jours (cf : le départ de David au bout de trois jours.) Cette réalité, qualifiée de virtuelle par certains parce que faussée dès le début par des impératifs dictés, ou au contraire « réalité pure » pour ceux qui se sentent privilégiés en observant jour et nuit ces 11 candidats (« candidats », rappelons-le et non pas « otages » comme on a pu l’entendre sur ZALEA TV), n’en est pas pour autant moins hors du commun et apparaît comme un premier essai certain vers ce genre de programme. C’est une première en France et pour la chaîne M6qui mène sa barque contre vents et marées (j’ai nommé le CSA et TF1, ou si vous préférez, un mélange de « DarkVador » chez « Les Feux de l’Amour »), mais aussi contre elle–même car la chaîne reste dans l’ignorance malgré les dires. Elle ignore tout de la suite des événements, ignore comment les candidats peuvent réagir du jour au lendemain, les premiers abandons en sont la preuve… M6 se surprend elle- même, serai-je tentée de dire !

Lofteur ou non, voyeur ou non, voici sans doute le premier article dans l’histoire du loft qui ne pointe pas le doigt vers cette émission (je vous défie de me trouver un seul article qui en ferait l’éloge) et qui porte bel et bien son attention sur le côté sociologique de ce phénomène. Ce programme interpelle et nous amène à réfléchir sur son fonctionnement, sur son avenir. C’est sans doute pour ces raisons que je souris devant la polémique qu’il déclenche et devant son incontestable succès : Loftstory s’est propagé dans tout le pays, on ne peut le contester.